(inspiré du clip "Messa" de Kareyce Fotso)
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Une hanche qui ondule
Des mains qui dansent
Un corps qui se meut
à la seule lueur d’un feu de bois
Des visages qui s’extasient
devant la volupté du spectacle
Les flammes qui crépitent
dans cette obscurité tranquille servant d’habitacle
Des notes de musiques
sonorités ethniques
Soudain une voix jaillit, envoutante
Mélodie harmonieuse,douce, enivrante
« ÔÔôô Gue yô ééééh…
Gue yô dza’aa, gue yô éééh…
Pô mre peu ôô, gue yô éééh…
Gue yô dza’aa, be gue koung éh.. »
* * *
Alors les balafons s’activent
les mvets s’éveillent
Les calebasses se déchainent
et les sourires s’élargissent
Pénétrées par le rythme de plus en plus effréné
Les jambes se meuvent comme animées
d’une volonté propre mais contrôlée
en des frétillements cadencés
que l’on appelle danse bamiléké.
* * *
Les mains tournoient autour du corps
Les hanches oscillantes entrainent le torse
Le bassin se tortille et ondule encore
Les tissus et parures subliment le décor.
* * *
« Tieg zeu yeu mieu le yô
Mieu le jieu gou be dza lé… »
Ces mots délicatement dits
les oreilles s’en délectent à chaque note qui sonne:
Ce jour là quand je te vis
J’ai tout de suite su que tu étais mon homme
* * *
Se laissant entrainer par son imagination
la conteuse se prend à fermer les yeux
Savourant chacune de ces douces visions
qui devant ses yeux prennent vie et se meuvent
* * *
Le souvenir est intact
le sentiment est fervent
tout comme le premier regard, l’impact
de ses mots toujours aussi ardents
Elle revoit cet homme qui ne payait pas de mine
mais qui a su lui arracher un sourire
* * *
« C’était un jour comme un autre
mon papa m’a demandé d’aller puiser de l’eau
Vous connaissez ce bout de chemin de terre
si étroit et ô combien solitaire
Et voilà que je l’aperçois au loin, beau, fort,
avec un seau d’eau sur sa tête nue.
Nos regards se croisent et ne se quittent plus.
D’un coup, la mélodie du vent cesse son chahut
« Eéééh qui me donne un tel mari? », je n’ai pas pu
m’empêcher de le penser très fort.
Tu m’as regardée tu as souri,
Je t’ai regardé et me suis mise à rire,
Personne ne m’a jamais regardée comme ça!
Voici que nous faisons route ensemble
nos destins se sont croisés en même temps que nos regards
et ne se sont plus jamais quittés.
Tu es mon mari chéri et je t’aime ! »