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Elvira Claude
Elvira Claude
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Messa

Messa

source: auletch.com

source: auletch.com

(inspiré du clip "Messa" de Kareyce Fotso)

_________________________

 

Une hanche qui ondule

Des mains qui dansent

Un corps qui se meut

à la seule lueur d’un feu de bois

 

Des visages qui s’extasient

devant la volupté du spectacle

Les flammes qui crépitent

dans cette obscurité tranquille servant d’habitacle

 

Des notes de musiques

sonorités ethniques

Soudain une voix jaillit, envoutante

Mélodie harmonieuse,douce, enivrante

 

« ÔÔôô Gue yô ééééh…

Gue yô dza’aa, gue yô éééh…

Pô mre peu ôô, gue yô éééh…

Gue yô dza’aa, be gue koung éh.. »

 

* * *

 

Alors les balafons s’activent

les mvets s’éveillent

Les calebasses se déchainent

et les sourires s’élargissent

 

Pénétrées par le rythme de plus en plus effréné

Les jambes se meuvent comme animées

d’une volonté propre mais contrôlée

en des frétillements cadencés

que l’on appelle danse bamiléké.

 

* * *

 

Les mains tournoient autour du corps

Les hanches oscillantes entrainent le torse

Le bassin se tortille et ondule encore

Les tissus et parures subliment le décor.

 

* * *

 

« Tieg zeu yeu mieu le yô

Mieu le jieu gou be dza lé… »

Ces mots délicatement dits

les oreilles s’en délectent à chaque note qui sonne:

Ce jour là quand je te vis

J’ai tout de suite su que tu étais mon homme

 

* * *

 

Se laissant entrainer par son imagination

la conteuse se prend à fermer les yeux

Savourant chacune de ces douces visions

qui devant ses yeux prennent vie et se meuvent

 

* * *

 

Le souvenir est intact

le sentiment est fervent

tout comme le premier regard, l’impact

de ses mots toujours aussi ardents

Elle revoit cet homme qui ne payait pas de mine

mais qui a su lui arracher un sourire

 

* * *

 

« C’était un jour comme un autre

mon papa m’a demandé d’aller puiser de l’eau

Vous connaissez ce bout de chemin de terre

si étroit et ô combien solitaire

 

Et voilà que je l’aperçois au loin, beau, fort,

avec un seau d’eau sur sa tête nue.

Nos regards se croisent et ne se quittent plus.

D’un coup, la mélodie du vent cesse son chahut

« Eéééh qui me donne un tel mari? », je n’ai pas pu

m’empêcher de le penser très fort.

 

Tu m’as regardée tu as souri,

Je t’ai regardé et me suis mise à rire,

Personne ne m’a jamais regardée comme ça!

Voici que nous faisons route ensemble

nos destins se sont croisés en même temps que nos regards

et ne se sont plus jamais quittés.

Tu es mon mari chéri et je t’aime ! »